Au secours !! La lampsane a envahi mon jardin !
Mauvaise nouvelle ? À vous de juger…
Voilà ce que pourrait vous arriver si vous jetez quelques graines de lampsane sur un terrain qui n’est pas complètement occupé par des plantes, herbes ou gazon.
La petite histoire
Erreur à ne pas faire!, diront les adeptes du jardin « propre ». Pour moi c’était volontaire, il y a deux ans j’ai ramené quelques infructescences (ensemble de fruits qui apparaît suite à la maturation d’une inflorescence) pour les éparpiller de façon aléatoire sur le petit terrain qui se trouve devant chez moi. Ce terrait était principalement occupé par des framboisiers, du lierre terrestre et plusieurs autres plantes sauvages.
Dès l’année dernière les premières lampsanes ont poussée et cette année c’est carrément l’invasion ! Pratiquement tous les espaces de terre nue ont été colonisés, ce qui me réjouit particulièrement. Oui, encore une bonne plante à salade de laquelle je ne dois pas m’occuper, à part en cueillir les feuilles pour les manger ! Après la floraison je vais tout de même aider le processus de dissémination en prenant quelques capsules contenant les akènes (c’est ainsi qu’on nomme les petits fruits secs de certaines plantes) qui eux contiennent chacun une graine. Le printemps prochain j’aurai de nouveau des plantes en abondance.
Jouez aux semeurs sauvages 😉
Si vous voulez disposer de salades gratuites qui ne sont pas trop amères, je vous invite à faire de même. La lampsane n’est pas très exigeante, elle s’adapte à plusieurs types de terrain et préfère une exposition mi-ombragée. Les bords de chemin, près des haies, sous les arbres fruitiers, dans des bacs à fleurs qui ont un peu de place libre… Tous des endroits où cette plante trouvera facilement sa place.
Ce petit « coup de pouce » qui consiste à distribuer ses graines aux bons endroits, est particulièrement indiqué pour la lampsane car c’est une des rares astéracées qui ne dispose pas d’aigrettes (ou pappus), ces petits « parachutes » qui favorisent la dispersion des fruits par le vent, les animaux et les humains. Ils sont plutôt fréquents sur les akènes des plantes de cette famille. Un exempla classique est le pissenlit.
Évidemment on peut se contenter d’en ramasser là où elle pousse naturellement, si on ne veut pas en ramener chez soi. Là aussi, si l’année suivante vous aimeriez en trouver un peu plus fréquemment, n’hésitez pas à l’aider vous-mêmes dans la dissémination de ses graines. Par exemple au bord des chemins peu fréquentés que vous aimez emprunter.
Quand la cueillir
Le meilleur moment pour la déguster est dès que les feuilles du bas en rosette commencent à sortir de terre et jusqu’à l’apparition des fleurs, en général c’est la période de mars à mai. Après floraison les feuilles sont toujours comestibles mais plus amères. On pourra en diminuer l’amertume en les cuisant, éventuellement en changeant une fois l’eau de cuisson. Ceux qui ne craignent pas l’amertume peuvent ajouter les fleurs aux salades ou décorer des tartines et plats divers.
Comment la reconnaître
Les premiers organes visibles de cette plante herbacée annuelle sont les feuilles. Elles apparaissent au début du printemps en rosettes. Elles sont velues, ou poilues, comme le sera aussi la tige du moins dans la partie basse. La principale caractéristique pour les reconnaître est leur forme. On dit qu’elles sont lyriformes ou lyrées, c’est à dire que le limbe est constitué d’un lobe supérieur nettement plus grand et arrondi au-dessus de lobes inférieurs beaucoup plus petits. Le lobe supérieur est doucement ondulé. Cette description est valable pour les feuilles de la base (la rosette) et pour celles qui poussent sur la partie basse de la tige. Par contre celles qu’on verra sur le haut de la tige seront beaucoup plus fines (lancéolées) et n’auront pas de lobes.
Le latex (liquide blanc à l’intérieur de la tige et des nervures des feuilles) peut être présent mais n’est pas toujours visible. Il ne faudra donc pas se fier à sa présence ou non pour déterminer s’il s’agit bien d’une lampsane.
Les fleurs constituent des inflorescences jaunes, elles ressemblent un peu à celles du pissenlit. On les nomme capitules. Elles sont visible généralement dès le mois de juin et jusqu’à l’automne.
La lampsane pousse souvent dans le même milieu que l’alliaire, on pourrait à première vue les confondre à cause de la ressemblance des feuilles d’alliaire avec le lobe supérieur des feuilles de lampsane. Si ça devait arriver ce ne serait pas grave, étant les deux des bonnes comestibles. Mais une bonne observation empêchera cette erreur, je suis sûr que vous ne vous ferez pas avoir 😉
Comment la manger
Le plus souvent on consomme les feuilles comme salade sauvage de printemps-été. Éventuellement mélangée avec d’autres feuilles sauvages ou cultivées, enrichie de tomates, olives, oignons, … tout ce qui vous plaira ! Important pour ne pas avoir une salade qui « fatigue trop les mandibules » à force de mâcher, coupez-la en tranches assez fines ! En tout cas faites des morceaux plus petits que pour une salade cultivée classique, la texture n’est pas la même.
Ou alors cuites, comme déjà décrit plus haut dans « Quand la cueillir ». à la façon d’épinards ou pour farcir des crêpes ou des lasagnes végétales par exemple.
Je vous invite à partager dans les commentaires votre façon préférée de déguster cette plante. Merci et à bientôt pour un prochain article !